Le juge marseillais Charles Duchaine a mis en examen lundi le directeur de cabinet de Jean-Noël Guerini, président PS du Conseil général des Bouches-du-Rhône et dont le frère Alexandre est en prison depuis décembre 2010, soupçonné d'être la figure de proue d'une sombre affaire de marchés publics truqués.
Remy Bargès, 47 ans, se voit reprocher d'avoir fait changer, à l'automne 2009, une partie du parc informatique du cabinet de Jean-Noël Guerini, en l'occurence les ordinateurs des deux secrétaires du président, celui de la secrétaire de Bargès et celui d'une chargée de mission.
En novembre dernier, Bargès avait fait valoir que ces changements étaient antérieurs à la médiatisation de l'affaire et qu'il ne s'était agi que de corriger des "bugs".
Il avait toutefois évoqué un "réflexe de précaution", déclarant "je pense que j'ai paniqué dans la mesure où il y avait un certain nombre d'informations à caractère politique sur ces ordinateurs".
Plusieurs cadres du Conseil général ont également été entendus sur ces disparitions d'ordinateurs. Parmi ceux-ci, l'assistante personnelle de Jean-Noël Guerini. Elle a répondu qu'on ne lui avait pas demandé son avis quant à certaines données à sauvegarder.
Après sa mise en examen, Rémy Bargès a voulu préciser qu'il n'avait "absolument pas fait changer l'essentiel du parc informatique de Jean-Noël Guerini". Il a réaffirmé que ce changement n'avait rien à voir avec l'affaire en cours d'instruction.
On est en droit, dans ce cas, de se demander où est "l'essentiel" et pourquoi tant de précipitation, en 2009, à changer quatre ou cinq ordinateurs, précisément à la veille d'une perquisition...
Thierry Cayol