C'est désormais acquis, le très médiatique avocat marseillais Gilbert Collard ira au combat lors des municipales de 2014, et ce sous la bannière du Front National, qu'il préfère appeler "Front mariniste", en hommage à Marine Le Pen dont il aime à rappeler qu'elle est son "amie de très longue date". Quant à savoir quelle sera la ville où il se présentera, il semble que son coeur balance entre Marseille et Nice.
Dans les années 80-90, Collard et moi nous croisions souvent dans les coursives du Parti Socialiste. La seule chose qui semblait nous séparer était la raison de notre appartenance au PS: Moi, j'étais Defferriste, lui était opportuniste.
Par la suite, j'ai claqué la porte du PS et Collard s'est découvert radical valoisien, et c'est sous cette étiquette qu'il a été élu conseiller municipal à Vichy (!). En sept ans de mandat, il n'a siégé qu'une fois, preuve de sa très relative conscience politique.
Je me souviens de ses prises de position radicalement anti-FN. Ainsi, il représentait la partie civile lors du procès, en 1998, de quatre colleurs d'affiches lepénistes, meurtriers d'Ibrahim Ali, un adolescent comorien tué d'une balle dans le dos.
Collard n'avait pas eu de mots assez forts pour stigmatiser le geste des meurtriers, dénonçant "la responsabilité des leaders du FN dans le délire raciste et criminel de ses militants".
Aujourd'hui, Collard a visiblement changé de bord. Du moins place-t-il tous ses espoirs dans sa copine Marine, plus "moderne", pour "dédiaboliser le Front National. Il va même jusqu'à comparer le FN à Socrate, "condamné à mort car il était l'homme du discernement".
Thierry Cayol