Après plusieurs semaines de bras de fer, les syndicats et le gouvernement béninois sont parvenus à un consensus au forceps. Le Premier Ministre Pascal Irénée Koupaki, qui a conduit de bout en bout les négociations, a obtenu la trêve sociale, non sans faire de grandes largesses aux travailleurs.
Une fois encore, les syndicats ont fait plier le régime de Boni Yayi et arraché par la force des grèves la satisfaction de leur principale revendication : l’augmentation de 25% du point de l’indice salarial. La seule concession faite reste l’échelonnement jusqu’en 2015 de cet avantage pour les travailleurs des autres secteurs de la fonction publique,
Globalement, c’est une victoire pour les organisations syndicales qui lâchent du lest à un moment où l’opinion nationale commençait à désapprouver leur jusqu’au-boutisme. Car conformément à l’accord signé avec le gouvernement, dès 2012, l’indice salarial sera relevé de 5% chaque année jusqu’en 2015 où le même indice sera doublé pour atteindre l’objectif de 25%.
En contrepartie de ces importantes concessions faites aux syndicats, le gouvernement devra bénéficier d’une trêve sociale qui est sensée lui permettre de booster l’économie en toute sérénité. Ce dénouement, donne raison aux travailleurs qui ont toujours soutenu que les caisses de l’Etat permettaient de répondre favorablement à leurs revendications.
Reste à savoir si, d’ici 2012, les travailleurs auront suffisamment produit pour espérer obtenir les 5% du relèvement de leur indice salarial. Et c’est à ce niveau que le dernier mot revient au gouvernement.
Thierry Cayol