Parmi ces signes, on retrouve la croix gammée, ainsi que différents messages-chocs tels «Fuck les Arabes» et «White power». Depuis la profanation de la Grande Mosquée de Québec, des fidèles du Centre culturel islamique de Québec ont effacé certains de ces messages qualifiés de «haineux» par différents musulmans qui se sont rendus à cet endroit, mardi midi, pour prier.
La direction du Centre culturel islamique de Québec a décidé de rendre ces actes de vandalisme publics, mardi, en diffusant un communiqué de presse dans lequel il dénonce les signes tracés au cours de la fin de semaine. Celui qui a été nommé porte-parole du Centre culturel pour cette affaire, Samir Gharbi, indique que la décision a été prise de dévoiler le tout afin de faire comprendre à ou aux auteurs de ces gestes que ces actes de vandalisme ne seront pas tolérés. De plus, une plainte a été déposée à la police de Québec, et on espère que le ou les coupables seront arrêtés et traînés devant les tribunaux.
«Même si c'est un acte isolé, c'est un acte grave et condamnable, a indiqué M. Gharbi. On ne veut pas que ça se répète, surtout que ces gestes sont contraires aux valeurs québécoises de tolérance et d'ouverture auxquelles nous adhérons complètement.»
M. Gharbi assure que c'est la première fois qu'il est témoin de gestes comme ceux-ci depuis qu'il a déménagé dans la région de Québec, il y a 25 ans. Il ajoute d'ailleurs que les premiers graffitis haineux sont apparus sur la propriété de la mosquée il y a environ un mois, mais qu'il y a eu une importante recrudescence de ces gestes en fin de semaine, plus précisément dans la nuit de vendredi à samedi.
«Mais je me rappelle qu'après les attentats de New York, nous avions reçu plusieurs messages haineux à la mosquée», ajoute M. Gharbi.
Ce sont des fidèles qui ont découvert les signes et messages samedi. Des membres de cette communauté ont même surveillé l'édifice au cours de la nuit de samedi au dimanche 11 septembre, journée du 10e anniversaire des attentats. Des caméras de surveillance pourraient être installées à l'extérieur de la mosquée, afin de prévenir d'autres situations similaires. Cette mosquée a été ouverte il y a environ trois ans par le Centre culturel islamique de Québec.
Mardi midi, à la mosquée, les gestes de la fin de semaine choquaient toujours différents fidèles. «Pour moi, c'est grave que même dans un pays aussi développé que le Canada, il y a encore des gens qui sont pour la régression des droits de l'homme et les droits de pratiques religieuses», a lancé Amine Soukar, qui travaille dans le domaine informatique et qui habite Québec depuis 16 mois.
M. Soukar estime que le ou les vandales ont peut-être agi en étant mal renseignés et en étant «un peu les victimes des médias, qui, parfois, insinuent que les musulmans sont contre la liberté des gens. On fait souvent l'amalgame entre Al-Qaida et les musulmans».
Thierry Cayol