Amina Tyler -Sboui de son vrai nom-, la jeune Tunisienne de 18 ans arrêtée le 19 mai pour son féminisme et son allégeance au mouvement "Femen", né en Ukraine et basé à Paris, restera en détention et se trouve sous le coup de nouvelles poursuites pour "profanation de cimetière" (elle avait taggé le nom Femen sur un muret) et "atteinte aux bonnes moeurs" (Amina avait posté sur Facebook une photo d'elle seins nus).
Ainsi en a décidé jeudi le juge d'instruction en charge du dossier de la jeune femme. Celle-ci devrait être interrogée le 5 juin dans le cadre de la section "association de malfaiteurs". Elle risque une peine de six à dix-huit ans de prison... Il est à noter qu'Amina s'est présentée devant le juge vêtue d'un safsari, le voile traditionnel tunisien.
En réaction à l'incarcération de leur camarade, trois jeunes Européennes (deux Françaises et une Allemande) ont fait scandale mercredi en menant une "opération seins nus" devant le tribunal de Tunis. Elles ont aussitôt été interpellées.
Est-ce là ce que laissait présager le "Printemps Arabe" ? Nul doute que non. Il est grand temps que les nations démocratiques comme la France dénoncent les nouveaux régimes qu'ils ont contribué à mettre en place ! De plus, il apparaît que la Tunisie dirigée par les islamistes d'Ennahda dispose de la législation la plus libérale du monde arabe en ce qui concerne les droits des femmes. C'est tout dire...
Thierry Cayol