Ivo Andric a 28 ans en 1920 lorsqu'il est nommé à l'ambassade du Royaume des Serbes, des Croates et Slovènes auprès du Vatican. Ainsi va-t-il vivre de l'intérieur l'atmosphère insurrectionnelle et le chaos qui règnent en Italie, puis la montée inexorable et violente de la réaction. Il s'en fera l'écho dans "la révolution fasciste", publié à Zagreb en 1923.
Plus tard, deux séjours en Italie confortent Andric dans son apréhension du fascisme. Ses nouvelles affectations hors d'Italie ne l'empêcheront pas de suivre pas à pas l'expansion de la dictature mussolinienne, qu'il décrit dans six textes. Dans le dernier de ceux-ci, il évoque le cas de la Bulgarie, qui semble alors s'engager sur la voie de l'Italie fasciste.
On est frappés à la lecture de ces textes, inédits en français, par la finesse et la justesse de l'analyse proposée par l'auteur.
(* "la naissance du facisne" par Ivo Andric. Traduit du serbo-croate par Alain Cappon. Préface de Jean-Arnault Dérens. Ed Non-Lieu, 12 euros)
Thierry Cayol