Bonsoir et bienvenue pour ce quinzième épisode de notre sottisier des lois. Aujourd'hui, nous quittons les Etats-Unis où nous avons étudié quelques lois débiles régissant la vie politique, pour explorer le reste du Monde, où il existe quelques textes tout aussi aberrants.
Et commençons par la Suisse. Tandis que partout sur la planète des femmes se sont battues et se battent encore pour l'obtention du droit de vote (les premières à avoir triomphé, en 1893, sont les Néo-Zélandaises), des femmes du canton d'Appenzell, en Suisse, on engagé en 1993 une bien curieuse démarche. Se disant ouvertement soumises et réfractaires à l'idée d'avoir leur mot à dire dans la conduite du canton, elles ont, par "votation", refusé le droit de vote...
Vous l'ignorez sans doute mais, avant son éclatement, l'Union soviétique était toujours en guerre avec le Japon. En effet, l'URSS a déclaré la guerre au Japon le 8 août 1945 (deux jours après Hiroshima et à la veille de Nagasaki). Et les deux pays n'ont jamais signé de traité de paix. Ils sont donc restés virtuellement en état de guerre.
Un petit tour en Angleterre. La loi y est impitoyable: il est en effet interdit aux élus de pénétrer dans le Parlement en... armure! Tout aussi bizarre, cette règle qui stipule que le "speaker" de la Chambre des communes n'a pas droit à la parole.
En Inde cette fois, le Parlement publie chaque année un lexique des expressions interdites aux députés. On y trouve des expressions aussi courantes et usuelles que "fermier aux pieds plats", "cervelle de chou", "crapaud arrogant" ou encore "ministre de la morve"...
En Equateur, et les Français feraient bien d'en faire autant, les électeurs ont voulu montrer leur lassitude face aux discours des candidats à la mairie de Picoaza. Ils leur ont préféféré la campagne publicitaire d'une marque de déodorant pour les pieds. Et c'est ainsi qu'en 1993, "Pulvapies" est arrivé en tête de l'élection municipale.
Et pour terminer, je vous entraine au Yemen, dont le gouvernement a publié en 1994 le décret suivant: " A compter de ce jour, tous les titres officiels utilisés dans la correspondance, les médias et les diverses autres manifestations officielles sont supprimés et remplacés par le simple qualificatif "frère", quel que soit le niveau de hiérarchie". Jusqu'ici, rien de bien extraordinaire et nul n'aurait trouvé à redire si le texte n'avait pas été signé "Lieutenant-colonel Ibrahim Hamadi, président du Conseil de commandement et commandant en chef des forces armées"...
A demain pour un nouvel épisode du sottisier des lois.
Thierry Cayol