Le rebelle ougandais Joseph Kony est sans doute le pire chef de guerre que l'on puisse imaginer. Chef auto-proclamé depuis 1989 de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), il s'est mis en tête de renverser le gouvernement de son pays et d'instaurer un régime fondé sur les Dix Commandements.
Mais pour y parvenir, Kony n'hésite pas à enlever des centaines d'enfants dans les villages de République démocratique du Congo, de République Centrafricaine ou du Soudan du Sud.
L'ONU estime que, depuis juillet 2009, Kony a fait enlever plus de 600 enfants. Ceux-ci sont obligés de devenir soldats, gardes, espions, cuisiniers ou tout bonnement esclaves sexuels. Les filles (près de la moitié des enfants enlevés) sont violées ou mariées de force à des combattants de la LRA. Souvent même, les enfants doivent tuer leurs familles et leurs amis dans leurs villages d'origine.
D'ores et déjà, la Cour Pénale Internationale (CPI) a inculpé le bourreau pour recrutement forcé d'enfants, viols, mutilations et meurtres. De son côté, l'ONG américaine Invisible Children pèse de tout son poids pour que Kony comparaisse devant la justice.
Mais devant l'ampleur que prend le phénomène, l'Union Africaine (UA) a décidé de mettre en place une force spéciale composée de 5000 hommes, épaulés par une centaine de membres des forces spéciales américaines, déjà à pied d'oeuvre depuis 2011.
La menace pour les enfants d'Afrique doit être écartée, et vite. Et dire que Joseph Kony commet ses méfaits en invoquant les Dix Commandements...
Thierry Cayol