Nous poursuivons ici notre voyage au sein des mouvements d'extrême-droite en France. Dans un premier chapitre, nous nous sommes lancés à la poursuite des groupes traditionalistes et nous avions évoqué le plus connu d'entre eux, Civitas.
Aujourd'hui, nous allons nous pencher sur le cas, plus obscur, des sédévacanistes et des survivantistes.
La mouvance sédévacantiste refuse de reconnaître les réformes nées au sein de l'Eglise avec le concile de Vatican II et elle nie toute légitimité aux papes depuis Jean XXIII, qui ne sont à ses yeux que les chefs d'une Eglise conciliaire, appliquant des mesures condamnées antérieurement à Vatican II.
C'est en fait en 1971 qu'est véritablement né le sédévacantisme avec la parution de "la nouvelle église", un ouvrage écrit par un jésuite mexicain du nom de Joaquim Sàenz y Arriaga, qui reproche à Paul VI d'avoir créé une religion distincte du catholicisme romain. Deux ans plus tard, dans un autre ouvrage, le jésuite accuse le même pape d'avoir "versé dans l'hérésie".
Depuis, plusieurs sédévacantistes ont été ordonnés évèques par l'archevèque de Hué, Mgr Pierre-Martin Ngô Dinh Thuc, dont le Français Guérard des Lauriers, néo-fasciste notoire, en 1981. Cette dissidence a valu aux sédévacantistes une mise en demeure de la part du Vatican et, en 1983, une menace d'excommunication.
Parmi les plus célèbres sédévacantistes, on trouve les membres de la Fraternité Saint Pie V et de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, dont la figure de proue est Mgr Marcel Lefebvre, et dont se réclament beaucoup de groupuscules traditionalistes français.
Voilà pour les sédévacantistes. Les survivantistes, quant à eux, affirment carrément que le pape Paul VI est toujours vivant mais et séquestré depuis 1975. L'ex-Saint-Père aurait donc aujourd'hui la bagatelle de 116 ans. C'est d'ailleurs, affirment toujours les survivantistes, parce qu'il avait découvert le pot aux roses que Jean-Paul Ier aurait été assassiné en 1978.
Selon les survivantistes, Paul VI avait, dès 1974, été remplacé par un sosie parce qu'il ne voulait plus obéir. Que l'on se rassure en tout cas, Paul VI en personne reviendra vers la fin des temps...
(A suivre...)
Thierry Cayol