Cette fois, les pseudo-défenseurs de la cause animale l'ont dans l'échine. Et bien profond, si vous me permettez l'expression. Le Conseil Constitutionnel a en effet estimé que la corrida, qui est une tradition dans plusieurs régions françaises, est tout à fait "compatible avec la loi".
Les Sages du Conseil Constitutionnel avaient été saisis de cet épineux dossier par de farouches anti-corrida, au nombre desquels figurent l'Association Droits des Animaux (DDA) et le Comité Radicalement Anti-Corrida (CRAC).
Il est bon de se souvenir que les deux groupuscules cités sont des émanations du Front National et que tous deux sont largement financés par la Fondation Brigitte Bardot, du nom d'une actrice française qui connut son heure de gloire au XXe siècle, avant de sombrer dans un fascisme et un racisme délirants.
Les membres du Conseil Constitutionnel (dont, ne riez pas, fait partie Nicolas Sarkozy) n'ont pas jugé illégitime le classement de la corrida au patrimoine immatériel de la France.
Selon leur président, Jean-Louis Debré, la corrida, "pratique traditionnelle", "ne porte pas atteinte à des droits constitutionnels protégés". Mieux, les Sages ont conclu que "le critère de tradition locale ininterrompue a prévalu" et qu'il est "précis, objectif et rationnel".
Alors, la queue basse et les oreilles flasques, les anti-corrida (dont, soulignons-le, la plupart n'ont jamais mis les pieds dans des arènes) vont devoir revoir leur brouillon et trouver des arguments de poids pour tenter de convaincre en dernier recours la Cour Européenne de Justice. Une Cour qui, à l'heure où je vous parle, a bien d'autres chats à fouetter.
Mais, me direz-vous, pourquoi ce mec (moi) tient-il tant à préserver la corrida. Je vous répondrai avec mon sang, mes origines. Si je suis un Marseillais de longue lignée de par mon père, je suis viscéralement Arlésien et Camarguais du côté de ma mère. Certains de mes ancêtres étaient "gardians" et ont eux-mêmes conduit des taureaux dans l'arène.
Mais c'est au poète, à ce chanteur en habit de lumière que fut Jean Ferrat que je veux laisser le soin de conclure. Dans sa chanson "les belles étrangères", Ferrat écrit ces quelques vers que vous devez garder à l'esprit:
Et dans les abattoirs
Où l'on traine les boeufs
La mort ne vaut guère mieux
Qu'aux arènes, le soir...
Olé !
Thierry Cayol