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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 14:52

En Pologne, c'est l'Eglise qui est en charge de l'observation des sectes et de leurs dérives. En effet, il n'existe aucune structure publique pour assurer cette mission. Dans les années 2000, un groupe interministériel avait été créé, mais il a été dissous depuis.

 

Deux organismes, dépendant donc de l'Eglise, ont pris la relève pour s'occuper du problème posé par les sectes. Il s'agit du Centre dominicain d'information sur les nouveaux mouvements religieux et les sectes, et du Centre de lutte contre les manipulations psychologiques, dont le siège est à Wroclaw.

 

Selon ces organismes, il n'existerait en Pologne qu'un mouvement sectaire organisé susceptible de favoriser une emprise mentale dans la perspective de la fin du monde annoncée pour le 21 décembre 2012.

 

Ce mouvement, la Mission Pharaoh, également appelée Mission du sauvetage de la Terre et de l'Homme 2012, est une secte américaine mais dont les écrits ont été traduits en polonais.

 

zz1rdhb7.jpgLa Mission Pharaoh a été fondée en 2003 à Chicago par Lucyna Lobos-Brown, une polonaise. Cette dernière assure avoir des contacts avec une civilisation plus avancée de la Bande d'Orion, qui aurait notamment construit les pyramides d'Egypte il y a plus de 6000 ans. Ces pyramides seraient donc rien moins qu'une anticipation de l'Apocalypse de 2012.

 

Le Centre de Wroclaw s'est fait l'écho du cas récent d'une adepte de Lucyna Lobos-Brown, qui aurait décidé de tout plaquer et de se rendre en Egypte afin d'y retrouver le tombeau du pharaon Khéops.

 

Thierry Cayol 

 

 

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 02:26

Dans les précédents chapîtres de cette "saga" des sectes apocalyptiques dans le monde, nous nous sommes intéressés à la situation en Suisse, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Aujourd'hui, nous allons nous pencher sur le cas des pays nordiques, Finande, Danemark, Suède et Norvège.

 

En Finlande, la presse s'est faite l'écho des diverses prédictions qui nous promettent la fin du monde pour la fin de l'année 2012. Mais il faut pour l'instant bien admettre que la population ne semble pas particulièrement intéressée par le phénomène.

 

Dans ce pays, en effet, seuls les protestants se singularisent et revendiquent quelques dizaines de milliers de fidèles. Pour autant, leur discours n'a rien d'apocalyptique.

 

Au Danemark, les mouvements millénaristes et aocalyptiques sont totalement absents et aucune secte "dangereuse" n'a été recensée par les pouvoirs publics.

 

Situation identique ou presque en Suède, qui fait traditionnellement preuve d'une grande tolérance à l'égard des mouvements spirituels. Pour autant, les observateurs restent très vigilants et déterminés à punir toute infraction pénale.

 

En Norvège non plus, on n'a pas recensé jusqu'ici de message apocalyptique pour 2012. En revanche, les groupes spirituels marginaux sont nombreux dans le pays, où l'on compte quelque 15.000 Témoins de Jehovah et plus de 4000 Mormons.

 

Comme bien d'autres, la presse norvégienne a noté avec curiosité que le calendrier maya s'arrêtait au 21 décembre 2012. Mais la population ne s'est guère montrée intriguée. Moins même que par les prédictions de Nostradamus à l'approche de l'an 2000.

 

Thierry Cayol

 

 

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 14:51

En Allemagne, les discours annonciateurs d'une fin du monde imminente jouent un rôle plus important que dans les autres pays européens que nous avons étudié jusqu'ici (voir les chapîtres consacrés à l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse et l'Espagne)

 

Du fait des possibilités d'action qu'offrent ces messages, les attentes liées à l'apocalypse défraient régulièrement la chronique et font l'objet de mises en garde de la part des supports de sensibilisation tels que l'Eglise ou des structures de prévention, religieuses ou étatiques.

 

On a pu voir, ces derniers temps, fleurir sur Internet des forums portant sur la date prévue pour la fin du monde.et sur le calendrier maya, utilisé par nombre de sectes pour prédire l'apocalypse le 21 décembre 2012.

 

Parallèlement, on peut voir augmenter le nombre de publications consacrées à ce phénomène, de même que de nombreux reportages télévisés.

 

L'Allemagne ne découvre pas pour autant les théories apocalyptiques. La fin du monde avait déjà été annoncée pour 1999, du fait du changement de millénaire et de l'interprétation des prophéties de Nostradamus.

 

Un peu plus tôt, lors du passage de la comète Hale-Bopp, une sorte de frénésie s'était emparée des sectes allemandes, après le suicide collectif, aux Etats-Unis, de 39 adeptes de la secte Heaven's Gate.

 

Sensibilisation et prévention sont le principal souci des autorités fédérales. Par exemple, on peut se référer aux articles régulièrement publiés dans le magazine Materialdienst, organe du Centre d'information protestant pour les questions liées à la vision du monde.

 

Pour autant, aucune autre initiative n'est prévue dans le cadre de la prévention "apocalypse". En effet, les autorités n'envisagent pas de créer un groupe de travail spécifique, étant donné qu'il n'y a pour l'heure pas de danger concret.

 

Il semble d'ailleurs difficile de créer une structure spécialisée. Car il est quasiment impossible pour toute personne extérieure à une secte de déceler des signes d'intentions suicidaires.

 

Thierry Cayol

 

 

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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 09:40

En Italie, le risque d'actions d'envergure émanant de sectes apocalyptiques ne constitue pas pour l'heure une réelle menace aux yeux des pouvoirs publics. Cependant, l'attente de la date fatidique du 21 décembre 2012, accompagnée de peurs pseudo-scientifiques relatives à l'arrivée supposée de catastrophes planétaires est bien présente.

 

Un film, réalisé par Giorgio Bongiovanni, un des chefs charismatiques des mouvements apocalyptiques (il est le leader du culte des extraterrestres "non siamo soli" -nous ne sommes pas seuls-) donne une idée des messages apocalyptiques diffusés.

 

Par ailleurs, il faut souligner une nette augmentation en Italie des ordres posttempliers ou néotempliers. Dans certains de ces mouvements chevaleresques, la date de 2012 semble accompagner soit le retour du Christ, soit l'avènement de l'Antechrist.

 

Thierry Cayol

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 15:18

Il n'y a pas à proprement parler, en Espagne, de véritable déferlante de sectes annonçant la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Cependant, il existe un groupe apocalyptique qui fait de plus en plus parler de lui: El grupo de supervivencia de Espanà 2012.

 

La secte s'est mise en évidence depuis quelques mois avec l'entreprise de construction d'un bunker au nord de Madrid. Un aytre "refuge" est déjà lui aussi en construction en Andalousie, dans la Sierra Nevada.

 

QUE

 

Sur son site officiel, le groupe laisse planer le doute sur sa véritable vocation. Il utilise dans sa page d'accueil le logo du gouvernement et sous-entend qu'il est reconnu d'utilité publique.

 

La lecture de ce site laisse apparaître que el grupo de supervivencia tente de se faire passer pour plus puissant qu'il ne l'est en réalité. De fait, il s'agit là d'un mouvement à faible retentissement. D'ailleurs, il ne revendique que 170 adeptes à travers l'Espagne.

 

Une cinquantaine de personnes participent financièrement à la construction des bunkers, chacune apportant 3500 euros. L'objectif avoué de la secte est de construire d'autres bunkers, afin de protéger les "élus", non seulement de la fin du monde, mais également de tous les évènements susceptibles de se produire d'ici-là: risques naturels, guerre biologique ou nucléaire...

 

1253554848_extras_ladillos_2_0.jpg 

Le groupe a aussi initié une campagne de signatures pour soumettre au Parlement espagnol une proposition de loi afin que les administrations publiques financent elles aussi la construction de bunkers. El grupo fait valoir à cet égard que les députés disposent déjà de leur propre bunker, sous le palais de la Moncloa.

 

Thierry Cayol

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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 05:27

La Belgique

 

A la différence de la Suisse (dont nous avons évoqué le cas dans notre premier châpitre), et même si elle ne connaît pas de développement significatif des sectes apocalyptiques, la Belgique se veut vigilante en ce qui concerne le phénomène.

 

Régulièrement, des particuliers ou des associations saisissent le Centre d'Information et d'Avis sur les Organisations Sectaires Nuisibles (CIAOSN) sur des problèmes rencontrés au contact d'organisations aux objectifs mal définis.

 

Cet état de fait n'est pas nouveau et son importance est très relative, si on la compare aux problèmes engendrés par des sectes ayant pignon sur rue comme les Témoins de Jehovah ou les groupes pentecôtistes.

 

Toutefois, un rapport rédigé par le CIAOSN en 2007-2008 laisse apparaître que 10% des plaintes recueillies portaient sur des mouvements apocalyptiques. Selon le Centre, ce phénomène pourrait s'amplifier à l'approche de 2012, date pévue par nombre de sectes comme étant celle de la fin du monde (plus précisément le 21 décembre).

 

Le CIAOSN demeure persuadé que les groupes apocalyptiques sont à surveiller de près. En effet, ils incitent à des comportements qui pourraient s'avérer nuisibles à l'intégrité des individus et à la stabilité politique.

 

Les Pays-Bas

 

La situation aux Pays-Bas est plus complexe qu'en Belgique. En effet, les messages à caractère apocalyptique se diffusent de plus en plus dans le pays, et ce toujours dans la perspective du 21/12/2012.

 

L'Etat néerlandais reconnaît cependant l'absence de prise en compte officielle du phénomène. Ce qui n'est pas nouveau, puisque les autorités hollandaises n'ont jamais débattu du phénomène sectaire.

 

En outre, le droit pénal néerlandais ne prend pas en compte les éventuelles dérives sectaires et, de toutes façons, aucune enquête n'a été menée par les autorités sur le "phénomène 2012".

 

Il faut s'en remettre à la presse ou à Internet pour découvrir quelques articles, pour la plupart inspirés d'un reportage datant de 2008 et intitulé "Dans quatre ans la fin du monde".

 

De rares sites sites internet spécialisés consacrent également quelques articles au "phénomène 2012", mais toujours sous l'angle de l'étude du calendrier Maya et en contredisant la théorie millénariste.

 

Aux-Pays-Bas, la seule secte intégrant dans sa doctrine un discours plus ou moins apocalyptique est, une fois encore, les Témoins de Jehovah. En 2010, on estimait à 31.000 le nombre d'adeptes à travers le pays.

 

Mais le site néerlandais de la secte ne saurait être pour l'heure considéré comme dangereux, dans la mesure où il n'appelle à aucune action et n'évoque pas l'échéance de 2012.

 

(à suivre)

 

Thierry Cayol

 

 

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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 15:09

En Suisse, les questions d'ordre religieux relèvent de la compétence cantonale. De ce fait, les autorités fédérales suisses ne se préoccupent pas des dérives sectaires et la date du 21/12/2012, annoncée par plusieurs sectes comme étant celle de la fin du monde, ne semble pas inquiéter outre-mesure les Suisses.

 

Seule autorité helvétique en mesure  d'apporter des éléments d'information sur une éventuelle menace de dérive sectaire, le Centre d'information sur les croyances (CIC) demeure très serein sur le sujet.

 

Cet organisme est une fondation privée, créée après les suicides en Suisse de l'Ordre du Temple Solaire (OTS) en 1994. Le CIC effectue des recherches essentiellement dans les cantons de Genève, du Valais, du Tessin et de Vaud, qui financent son fonctionnement.

 

Le CIC s'efforce de diffuser des informations sur la doctrine, l'organisation et les activités des mouvements à caractère religieux ou ésotérique. Il oeuvre pour des particuliers, des administrations et des médias.

 

Pour l'heure, l'organisme semble n'avoir pas eu connaissance de l'existence d'organisations sectaires apocalyptiques dans les quatre cantons où il mène ses investigations. En outre, le CIC n'a recueilli aucune information sur une éventuelle reconstitution de l'OTS. Aucune étude n'a d'ailleurs été lancée par quelque institut que ce soit sur les mouvements lançant des messages apocalyptiques.

 

film-2012-fin-du-monde-8Pourtant, plusieurs articles ont été consacrés par la presse suisse à la fin du monde annoncée en 2012. Notamment après la sortie du film de Roland Emmerich "2012". De nombreux ouvrages ont également été écrits sur le sujet, tels que "Chronique annoncée d'un autre monde" de Bernard Baudouin  (Ambre éditions 2009), "Apocalypse 2012: Une enquête sur des catastrophes annoncées" de Lawrence E.Joseph (Michel Lafon 2007), "Se préparer pour 2012" de Gilles Sinquin (Lanore 2009), ou, parmi d'autres, "Apocalypse Maya 2012: Foutaise ou science?" d'Antoon Leon Vollemaere (L.Courteau 2010)

 

Mais la Suisse semble vouloir se maintenir à l'écart des risques engendrés par les sectes apocalyptiques. De même, elle ne paraît pas envisager l'éventuelle répétition de suicides collectifs tels que ceux de l'OTS, dont elle a pourtant été (avec la France et le Canada) le théâtre.

 

Thierry Cayol

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 17:03

Pour ce vingt-troisième et dernier châpitre de notre "saga" consacrée aux sectes apocalyptiques, nous avons choisi de nous attarder sur la secte Aoun, au destin tragique et ultra-violent.

 

Dans certains cas extrèmes, les croyances apocalyptiques peuvent conduire à des actes d'une grande violence dirigée, non pas contre les adeptes, mais contre la société dans son ensemble, avec pour but de saper les bases démocratiques des systèmes politiques en place.

 

Il est difficile d'évaluer le risque de violences graves auxquelles pourraient se livrer des groupes apocalyptiques ou millénaristes, en France comme à l'étranger. Il n'existe que peu, en effet, d'études sur le sujet. L'action préventive des pouvoirs publics est donc limitée.

 

Il est d'autant plus utile, ici, de ne pas évoquer la secte Aoum, cas emblématique d'une mouvance sectaire classée parmi les plus dangereuses: Parallèlement à un discours apcalyptique affiché, Aoum a de fait délibérément cherché à nuire et à constituer une menace pour la société.

 41256085.jpg

Selon Elisabeth Campos, que nous avons plusieurs fois citée, "ce groupe combinait des idées et doctrines apocalyptiques avec l'expression paranoïaque et de haine de son leader à l'égard de la société japonaise".

 

C'est à priori le seul cas d'un groupe sectaire associant la réalisation d'actes de "technicités terroristes" et le développement d'idées religieuses. En effet, l'initiative apocalyptique venait du groupe, qui décidait de façon violente et spectaculaire de précipiter les évènements devant conduire à l'Armageddon, comme le souligne David Kaplan dans son livre "Aoum, le culte de la fin du monde. L'incroyable histoire de la secte japonaise", paru en 1996.

 

D'autres spécialistes, comme Roland Campiche, défendent l'idée que "le groupe Aoum ne devrait pas pouvoir se comprendre et s'exporter en dehors du cadre et du contexte japonais". Une théorie qui reste à démontrer.

 

En tout cas, ce qui reste particulier avec la secte Aoum, c'est que la violence est apparue sans objectifs ni revendications particuliers. Ce mouvement constitue le symbole de l'émergence d'une violence extrème tout à la fois religieuse et nihiliste.

 

Fondée en 1984, la secte Aoum (en japonais Aum Shinrikyo, ce qui signifie "vérité suprême") était à l'origine un groupe de yoga. En 1989, elle est devenue une association religieuse reconnue par l'état japonais. Elle associait divers courants religieux tels que le bouddhisme, le taoïsme et même chrétienne. En outre, la secte faisait l'apologie d'Adolf Hitler.

 

Dans les années 1990, on estime que le mouvement comptait plusieurs milliers d'adeptes au Japon principalement, mais aussi en Russie, aux Etats-Unis, en Allemagne et dans plusieurs autres pays.

 

La secte entreprit de développer une logique apocalyptique dès 1987. Ses théories étaient liées à l'imminence d'un conflit nucléaire. Une fin du monde fut annoncée pour septembre 1999, puis pour 2003. Il avait été expliqué aux adeptes qu'eux seuls seraient sauvés de la destruction finale qui devait anéantir le Japon avant l'an 2000.

 

247062 214281528611665 100000894589681 656827 2871478 nArrêtons-nous un moment sur la personnalité du gourou de la secte, Shoko Asahara. De son vrai nom Chizo Matsumoto, il est née en 1955. Il fut professeur d'acupuncture et de yoga. Il ouvrit une clinique sans aucun diplôme et fut poursuivi et condamné à une amende pour exercice illégal de la médecine.

 

Les idées de fin du monde furent sans doute inspirées à Asahara alors qu'il était membre de la secte Agonshu. Il mélangea ensuite ces doctrines à celle du thème chrétien de l'Armgeddon et aux prophéties de Nostradamus.

 

Prônant une vision paranoïaque extrème du monde, il se proclama "messie divin" et se dit "choisi pour conduire l'armée de Dieu" après avoir reçu une vision dans l'Himalaya en 1986.

 

Asahara recruta de nombreux scientifiques dans le but de constituer un arsenal d'armes chimiques prêtes à l'emploi et de mener des études sur les bactéries et les gaz, en particulier le gaz qui provoque la mort par paralysie des centre nerveux (celui-là même qui fut employé durant la seconde guerre mondiale.

 

C'est toujours sur les instructions d'Asahara que ses adeptes achetèrent également un important stock d'armes. Le gourou en profita pour réviser sa copie, fixant l'apocalypse non plus en 2003 mais en 1996.

 

Le 17 janvier 1995, un violent tremblement de terre fit 5500 morts dans la ville japonaise de Kobé. Asahara y vit le début de l'Apocalypse et soutint que les Etats-Unis avaient provoqué ce séisme en modifiant volontairement le champ magnétique de la Terre. C'est un exemple des théories du complot du New Age, qui profitent des changements cimatiques pour justifier les prophéties des gourous. Ce stratagème est encore utilisé aujourd'hui dans les prédictions qui fixent la fin du monde en décembre 2012.

 

Le passage à l'acte tragique se produisit le 14 mars 1995 à Tokyo, faisant 12 morts et 6000 intoxiqués. Le 22 mars suivant, 10.000 policiers investirent le QG de la secte. Ils découvrirent des stocks d'armes et de gaz, mais aussi les ossements d'anciens adeptes "indisciplinés". 1995-apres-attentat.jpgUn nouvel attentat au gaz Zyklon B avorta le 5 mai 1995 dans le métro de la capitale japonaise.

 

Le 16 mai 1995, la police interpella Asahara, qui fut emprisonné avec de nombreux adeptes de sa secte. Aujourd'hui, depuis sa cellule, il continue à diriger son mouvement, qui s'est recréé  sous le nom d'Aleph et serait implanté sur une trentaine de sites au Japon.

 

Rebaptisée, la secte continue à prospérer, même si le nombre de ses adeptes n'était plus évalué qu'à 11.000 en 1995, 7000 en 1998 et 1500 en 1999. Le groupe possède toujours de nombreux magasins et sociétés d'informatique, ainsi que des biens immobiliers

 

La secte reste sous haute surveillance policière, et elle demeure une préoccupation pour les autorités japonaises.

 

          Ainsi s'achève notre série d'articles "Sectes: chez les allumés de l'Apocalypse". Si vous souhaitez prendre connaissance de précédents châpitres, il vous suffit de cliquer sur la catégorie "sectes" de mon blog.

 

Thierry Cayol     

 

 

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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 14:05

(suite)

 

Les annonces apocalyptiques de fin du monde par des groupes religieux ou liés au New Age sont susceptibles d'induire des attitudes désocialisantes pouvant aboutir au désengagement de toute vie sociale ou citoyenne des membres de la secte.

 

Ces doctrines peuvent également conduire à une remise en cause des règles de vie en société pour les remplacer par les standards propres au groupe. Les cas extrèmes peuvent prendre la forme de graves troubles à l'ordre public, révélant une volonté de contestation violente ou anti-démocratiques.

 

Les discours apocalyptiques comportent en eux-mêmes une forme d'incitation à se désengager de la vie civique, voire de toute vie sociale extérieure à la secte. En effet, quel intérêt y aurait-il de participer à la vie citoyenne si la société doit disparaître prochainement?

 

Mais ce désengagement de la vie en société sous forme de "déclin citoyen" peut également prendre d'autre formes: Pourquoi travailler puisque la fin du monde arrive? Pourquoi respecter les lois puisque, de toute façon, on ne pourra pas être condamné?

 

Pour Jean-Pierre Jougla, que nous avons déjà cité, "le projet apocalyptique et criminogène d'un groupe risque d'accélérer des situations de rupture de l'individu vis-à-vis de la société: par exemple, tel adepte, qui aura été amené à multiplier des emprunts bancaires au motif que les désordres apocalyptiques à venir lui donnent la garantie qu'il n'aura pas à rembourser, pourra faire monter la pression auprès de son gourou quand la banque commencera à éxécuter sa créance alors que la date prévue de fin du monde sera dépassée".

 

Cette façon de penser ne peut que provoquer la mise en place d'autres valeurs, moins démocratiques, cachant un asservissement de l'individu et la négation de ses droits. Cela entraine également un recentrage de l'individu sur la communauté "élue" et un désintérêt, voire un rejet de ceux qui n'en font pas partie.

 

Cette opposition entre principes du groupe et règles de la société peut contribuer à engendrer une position délicate, schizophrénique, pour les adeptes de la secte. Ces derniers se trouvent en effet devant la difficulté de concilier ce qui ne peut l'être: le discours interne au groupe et les apports de la société externe.

 

Toujours selon Jean-Pierre Jougla, " toutes ces remarques établissent le fait que la dimension apocalyptique n'est qu'une composante de la dangerosité sectaire. N'examiner que le risque mortifère d'un groupe reviendrait à nier ou ignorer la nocivité sociale que peut avoir un tel groupe vis-à-vis des codes sociaux du monde extérieur".

 

Ces groupes développent ainsi un mécanisme de pouvoir et d'emprise sur les individus qui s'inscrit dans une perspective de "désagrégation du lien social". Sous couvert de pseudo-discours spirituels rattachés à une annonce de fin du monde, ils vont chercher à saper les règles sociétales pour y substituer leurs propres préceptes.

 

L'exemple du Temple du Peuple de Jim Jones au Guyana (dont nous avons parlé dans un précédent châpitre), est une illustration extrême du mode de pensée et d'organisation sociale auquel certaines doctrines apocalyptiques peuvent conduire, avec l'instauration de règles de vie et de sanctions propres à la communauté, en contradiction totale avec les les lois et le respect de la personne et de la dignité humaine

 

(à suivre)

 

Thierry Cayol 

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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 02:09

Depuis plusieurs semaines nous nous attachons dans cette rubrique à décortiquer le fonctionnement des sectes apocalyptiques, à tenter de comprendre les motivations des gourous d'une part et des adeptes d'autre part.

Il était difficile de ne pas consacrer un châpitre entier au drame de  l'Ordre du Temple Solaire (OTS), survenu dans les années 1990.

photos 2010 01 60b9e8aaae43c3c6

                                                                          (cliquer sur la photo pour agrandir) 

 

Une classification purement apocalyptique ou millénariste n'est pas en elle-même un signe de dangerosité. Tel groupe, comme l'OTS, peut par exemple basculer du jour au lendemain dans une solution de type apocalyptique, alors que son projet initial déclaré (écologie, vie naturelle...) s'inscrit plutôt dans une logique de survie.

 

L'instinct de mort sera plus lié à une dynamique de groupe à un moment donné, à l'âge et à l'état de santé du gourou, à la perception qu'a le monde extérieur sur le groupe, ou encore aux pressions exercées sur lui. Un groupe réputé ou affiché comme apocalyptique peut très bien ne jamais passer à l'acte, c'est à dire s'autodétruire, alors qu'un groupe qui n'aborde jamais la dimension de la parousie peut très bien sombrer du jour au lendemain dans le chaos.

 

L'Ordre du Temple Solaire est devenu déviant et criminogène sous l'influence de plusieurs facteurs: problèmes personnels des dirigeants (comme la maladie de Jo di Mambro), difficultés financières, découverte par des adeptes de supercheries de la part des gourous, renforcement du délire lié à l'enseignement doctrinal, développement d'une contestation interne au groupe et réorganisation structurelle induite par ce fait.

 

mamies-novas-passent-demarchage-telephonique-L-211Pour les spécialistes, l'OTS ne peut être considéré à l'origine comme un groupe à discours apocalyptique. Ses membres seraient devenus sensibles à ces idées bien après sa création, en raison d'évènements internes au groupe. En effet, on évoque souvent des "règlements de comptes" au sein de l'OTS, concernant certains dissidents du groupe, qui auraient contesté les deux leaders du groupe et auraient fait l'objet d'assassinats en septembre 1994 (les époux Dutoit et leur bébé et Robert Fallardeau).

 

La justification du passage à l'acte telle qu'elle fut présentée au sein de l'OTS est évidemment tout autre. Dans son livre "La Secte du Temple Solaire, Explications d'un massacre", Christophe Leleu cite un passage du "Testament de l'Ordre initiatique du Temple solaire:

 

"(...) Face à cette incapacité généralisée de la part de l'ensemble des responsables des nations, devant la malhonnêteté outrancière et la cupidité de ceux-là qui s'affirment en tant que défenseurs de la liberté et des droits de l'Homme, devant la valorisation systématique du mensonge et de la manipulation, devant la persécution systématique des Porteurs de Lumière (Kennedy, Gandhi, Luther-King), devant l'avilissement de la race humaine, incapable de juguler ses pressions destructrices, et surtout devant les intimidations policières et de tous ordres dont nous sommes victimes continuellement, nous avons décidé de nous retirer de ce monde, en toute lucidité et dans la plénitude de notre conscience".

 

Ce sont ces propos qui sont censés avoir conduit 74 personnes, dont 11 enfants à des tueries-suicides en trois vagues successives entre 1994 et 1997, en Suisse, au Canada et en France. En fait, les Templiers de l'Ordre Solaire quittèrent (affirment-ils) sans regrets un monde qu'ils estimaient condamné. Ils préférèrent aussi partir avant l'apocalypse, qu'ils avaient eux-mêmes fixée entre 1992 et 1999.

 

Selon le spécialiste Jean-Pierre Jougla, ce voyage groupal, passant par uneots mort qui ne serait pas réellement une mort, était censé libérer l'âme des adeptes préparés pour atteindre un lieu de pureté et de savoir absolu, représenté par l'étoile Sirius, où résideraient des êtres de Lumière. Les membres de l'OTS étaient persuadés que la mission dont ils étaient investis consistait à "s'élever spirituellement" et à opérer le passage entre l'homme du 4e règne (ère du poisson) et celui du 5e règne (ère du Verseau)

 

 

Aider au "décrochement des âmes des adeptes pour libérer l'énergie nécessaire au processus d'élévation" supposait un protocole particulier et une planfication orchestrée qui ont pu être mis en lumière par des écrits retrouvés par la police:

- Nécessité d'annihiler les perceptions extérieures des adeptes pour éviter une déviation du projet du groupe. Pour cela, les adeptes ont dû ingérer des produits anesthésiants, la tête recouverte d'un sac en plastique leur évitant de voir, ce qui les rendait anonymes aux yeux de leur "frère exécuteur".

- Libération de l'âme de l'adepte au moyen d'une balle dans la tête.

- Carbonisation partielle des corps pour transformer la mort en "énergie propulsive" pour "l'élévation de l'âme".

 

Ce protocole fou est difficilement acceptable aujourd'hui pour le sens commun, même s'il procède d'une certaine cohérence avec la logique de la secte.

 

Le fait que les deux gourous de l'OTS soient morts lors de la première vague de suicides en 1994 montre la puissance de l'emprise mentale réalisée sur l'ensemble des adeptes puisque, une fois les leaders charismatiques morts, le groupe aurait tout à fait pu se dissoudre et arrêter le processus suicidaire.

 

L'exemple dramatique de l'OTS apporte un éclairage très important sur la réalité criminelle de certains groupes sectaires. Et il y a fort à craindre que d'autres drames de même nature puissent se renouveler dans le futur.

 

(à suivre)

 

Thierry Cayol  

 

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