La fragile "paix armée" qui s'est installée depuis 10 ans entre l'Ethiopie et son voisin de la corne de l'Afrique, l'Erythrée, pourrait rapidement dégénérer après les propos, mardi à Adis-Abeba, du Premier Ministre ethiopien, Meles Zenawi (photo), qui s'est dit prêt à "appuyer un changement de régime" dans ce que l'on surnomme "la Corée du Nord africaine".
Evoquant "le régime dictatorial en place à Asmara", Zenawi a estimé "nous ne pouvons plus aujourd'hui nous contenter de cette défense passive qui n'est pas l'unique alternative" Il a prévenu qu'il "aiderait le peuple érythréen à se débarrasser du régime dictatorial" du président Issayas Afewerki, qui tient les rênes de l'Erythrée depuis la déclaration d'indépendance de 1993
Zenawi a ajouté qu'il n'avait "pas l'intention d'envahir ce pays" mais qu'il entendait "y étendre (son) influence".
Le Premier Ministre étiopien accuse notamment l'Erythrée de soutenir l'opposition et les rebelles éthiopiens, y compris les islamistes (shebab). Il rend le régime communiste "responsable des attentats commis à Adis-Abeba ces dernières années". Une accusation que lui renvoie l'Erythrée, elle-même visée par l'action de groupes ebelles.
La paix entre l'Ethiopie et l'Erythrée avait été scellée par un accord signé à Alger en 2000, au terme d'un conflit qui avait fait quelque 80.000 victimes.
Thierry Cayol