Cinquante députés, pour la plupart de droite et membres du groupe parlementaire "protection des animaux" viennent de demander à Frédéric Mitterrand le "retrait immédiat" de l'inscription de la corrida au patrimoine culturel immatériel national.
Ces élus, qui avouent ne jamais avoir mis les pieds dans des arènes, s'indignent contre "une telle reconnaissance vis à vis de ce qui demeure une exception scandaleuse à la pénalisation des cruautés et sévices faits aux animaux en France".
Curieusement, ces députés passent sous silence les combats de coqs, tolérés dans plusieurs régions, ou encore les conditions abjectes dans lesquelles sont abattus dans notre pays les animaux de boucherie.
Ces parlementaires s'inquiètent aussi d'un statut culturel de la tauromachie "qui pourrait servir de première marche au classement au rang de patrimoine culturel de l'UNESCO de la tauromachie".
Ils redoutent aussi "que certains en profitent pour obtenir des subventions pour la corrida, ce qui aboutirait à contraindre les contribuables à financer un torture publique (sic) qui est rejetée par 60 à 80% des Français". Populisme, quand tu nous tiens...
Les députés évoquent enfin "l'indignité d'une cruauté assouvie en toute connaissance de cause sur des êtres vivants doués de sensibilité".
Ce qui est génant, dans le processus engagé par les anti-corrida, c'est qu'ils ignorent tout des règles de la tauromachie. Du moins feignent-ils d'ignorer que taureau et torero (et non pas "toréador", madame la députée Gaillard!) sont, sur le sable à égalité de chances.
Et affirmer que l'animal est drogué avant le combat relève de la plus farfelue des affabulations. Il suffit d'assister régulièrement à des corridas pour s'en persuader. Ou alors, c'est que le taureau fait preuve d'une sacrée résistance à la drogue!
Et puis, ce que semblent ignorer ces députés en colère, c'est que, dans la corrida, le taureau peut être grâcié et retourner finir ses jours dans les grandes étendues où il est né. Une chance qui n'est à ce jour pas donnée aux boeufs, aux moutons ou aux poulets!
D'ailleurs, je citerai pour conclure ces quelques vers de la très belle chanson de Jean Ferrat "les belles étrangères":
"...Et dans les abattoirs
Ou l'on traine les boeufs
La mort ne vaut guère mieux
Qu'aux arènes le soir..."
Thierry Cayol, afficionado et fier de l'être