A quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, j'aurais aimé lire -et pouvoir écrire- qu'un souffle nouveau, une ferveur inespérée, allaient envahir le ciel de France. Mais de tout cela, rien ne paraît.
J'ai beau lire les blogs de mes "adversaires" de droite, comme celui de mon ami Nouratin, ou ceux de mes "camarades" de gauche comme Papy Mouzeot, je ne ressens plus aucune mobilisation, aucune allégresse du pouvoir à conquérir, aucun sentiment de triomphe de l'idéologie.
Moi-même, je me rends compte que, quel que soit le nouveau pouvoir en place, rien ou presque ne changera. Du moins pour ceux qui auraient tant besoin d'une nouvelle France, démocrate, républicaine, à l'écoute des plus démunis, en un mot une France où triompherait la devise Liberté-Egalité-Fraternité.
Ceux qui me connaissent et me lisent le savent, c'est avec entrain et fougue que je voterai au premier tour pour pour Jean-Luc Mélenchon. Ils savent aussi que c'est sans illusions que je donnerai au second tour ma voix à François Hollande.
Et tout ça pour quoi ? Pour voir les mêmes idéologues occuper les mêmes places, appliquer les mêmes théories et, pour finir, s'installer dans les mêmes mensonges et les mêmes lubies...
Dans ce climat ambiant de défaitisme, de désespérance et, pourquoi ne pas le dire, de profonde détresse, je dis à nos compatriotes que la marche en avant ne s'arrêtera pas au soir du second tour qui, en toute logique, devrait voir triompher la social-démocratie hollandiste, pendant illusoire du monarchisme insensé que nous a imposé durant cinq années Nicolas Sarkozy.
Quelle que soit l'issue du scrutin présidentiel, il nous incombe, par nos votes aux législatives, de montrer au futur Président de la République ce que nous attendons de lui. Car, beaucoup l'oublient, ni Hollande ni Sarkozy ne pourront gouverner sans une majorité à l'Assemblée nationale.
C'est pourquoi j'appelle chacun à ne pas désespérer. Si les arcanes du pouvoir nous sont malheureusement interdites, l'Assemblée nationale et, encore mieux, la rue nous appartiennent. Et ce quel que soit le pouvoir en place.
Le résultat de l'élection présidentielle sera ce qu'il sera. Mais en aucun cas il ne doit conduire à se laisser emporter par un vent de détresse. Mieux, le changement doit être pour tous le signal d'un nouveau départ, le symbole d'une France nouvelle, dans laquelle nul ne doit se renfermer sur ses problèmes, mais au contraire les étaler. Et faire en sorte que nos dirigeants soient sensibles à leur résolution.
J'ai voulu cet article rassembleur, respectueux de tous les choix, de toutes les idéologies. Mais qu'il me soit permis de dire haut et fort ce que je pense: dans la probable hypothèse d'une victoire du candidat du PS, rien n'est plus utile qu'un vote massif au premier tour pour le candidat qui saura se poser en observateur, voire en censeur de la politique gouvernementale, à savoir Jean-Luc Mélenchon.
Thierry Cayol