Les partisans du président ivoirien élu, Alassane Ouattara, ont lancé mardi une vaste offensive contre les positions de l'ex-président Laurent Gbagbo, qui refuse toujours de se plier à la décision du peuple.
Face à l'activité accrue des troupes de Ouattara, Gbagbo s'est vu contraint de demander un "cessez-le feu immédiat" et la médiation du représentant de l'Union Africaine, récusé par Ouattara du fait de son amitié notoire avec Gbagbo.
C'est la première fois que le camp Ouattara choisit la force pour mettre un terme à la crise électorale qui a déjà fait depuis novembre 2010 plus de 450 morts.
En outre, une véritable guerre civile serait économiquement catastrophe, la Côte d'Ivoire étant le premier exportateur de cacao du monde.
Sur le terrain, les pro-Ouattara ont pris possession de bases importantes comme Abengourou, à 220 kilomètres seulement de la capitale Ougadougou, qui n'a jamais été si menacée depuis quatre mois.
Plusieurs grandes villes ont également été arrachées à Gbagbo, laissant ce dernier isolé diplomatiquement et économiquement asphyxié. Il s'agit notamment des villes de Bondoukou, à l'est, Abengourou (sud-est), Daloa (centre-ouest) et Duékoué (ouest).
Duékoué est un important carrefour stratégique sur la route de San Pedro, premier port mondial d'exportation de cacao. C'est aussi à Duékoué que les forces républicaines pro-Ouattara ont rencontré la plus forte résistance. Des combats à l'arme lourde ont eu lieu lundi et mardi.
Dans les villes reprises à Gbagbo, des scènes de liesse ont eu lieu pour accueillir les légitimistes.
Il n'y a plus en fait que dans la capitale que la tension reste à son comble. Des tirs ont été essuyés par de jeunes partisans d Ouattara et un jeune homme a été brûlé vif par les partisans de Gbagbo.
Thierry Cayol