En exergue de son excellent et très instructif blog (je ne rate pas un seul de ses articles), notre camarade Canaille le Rouge cite trois phrases, écrites par des hommes sans qui socialisme et communisme ne seraient sans doute pas ce qu'ils sont.
La première émane de Karl Marx, personnage incontournable du communisme, et concerne d'une certaine façon la constitution humaine. La seconde vient du communard Elisee Reclus, qui évoque de façon très claire le problème de la concurrence.
C'est la troisième citation qui me met mal à l'aise, surtout qu'elle vient de Fidel Castro et date de novembre 2010, soit postérieurement à la passation du pouvoir à Raùl Castro.
Je vous la livre telle quelle: "Dans une guerre nucléaire,le dommage colatéral serait tout simplement l'existence même de l'humanité. Ayons le courage de dire tout haut que toutes les armes, qu'elles soient nucléaires ou classiques, que tout ce qui sert à faire la guerre doit disparaître".
Emanant de Fidel Castro (que j'ai un temps adulé au même titre que le Che), cette phrase me gène. Je ne remets pas en question, et j'approuve au contraire, sa position concernant les armes nucléaires.
Je suis plus dubitatif quant à ce que le camarade Fidel dit en ce qui concerne les armes en général. Ne nous voilons pas la face, la vie de Castro, toutes les étapes de sa vie ont été marquées par l'usage des armes.
Aurait-il oublié, Fidel, que, durant la révolution, Ernesto"Che" Guevara lui a inculqué le goût des armes? Aurait-il oublié que la prise de la Mancada et autres actes révolutionnaires ont avant tout été des faits de guerre ?
Sans armes, Castro aurait-il pu pousser le dictateur Battista à la fuite ?
Et aujourd'hui encore, il faut rester lucide, les opposants sont muselés et parfois passés par les armes. Mais Castro agit depuis toujours comme si tout cela n'existait pas, et maintenant, il appelle à remiser les armes. Son age avancé l'excuse mais, dans sa bouche, ces mots ont un goût amer.
Et ce n'en déplaise aux castristes acharnés, qui refusent en outre d'admettre que Cuba est un cas à part dans le processus révolutionnaire. Pour mieux comprendre, je les invite à voir ou revoir le superbe film de David Attwood "Fidel & Che".
Thierry Cayol