Lundi vers 17h, Thiat avait reçu une « convocation » de la Division des investigations criminelles (DIC). Il avait dû s’y rendre immédiatement. Des rassemblements pour le soutenir avaient eu lieu devant les différents locaux dans lesquels il avait été détenu.
Les policiers enquêtaient sur un délit d'offense au chef de l'État et d'injure publique, d’après Fadel Barro, un des proches du rappeur et cofondateur de « Y'en a marre ». « Mais il n'y a rien eu de consistant », a-t-il ajouté.
Mardi, trois organisations de la société civile - la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), Amnesty International-Sénégal et la Ligue sénégalaise des droits de l'homme (LSDH) - avaient « énergiquement » condamné « la convocation et l'arrestation » de Thiat et exigé « sa libération immédiate ».
« En démocratie, nul ne saurait être inquiété du fait de ses opinions, de ses convictions et de son expression », avaient-elles affirmé.
Le mouvement « Y'en a marre » a été créé en janvier pour exprimer le ras-le-bol d’une certaine frange de la population, notamment dans les banlieues de Dakar, face à la mal-gouvernance. Le groupe s’est affirmé comme le fer de lance d’un combat : éviter à tout prix que le chef de l’État brigue un troisième mandat en 2012, comme il affirme en avoir l’intention.
Thierry Cayol