Lorsque l'on évoque le mot "Europe" en région Midi-Pyrénées, c'est plus généralement pour souligner les performances du Stade Toulousain, champion d'Europe, que pour donner un avis sur les débats qui se déroulent au Parlement Européen à Bruxelles.
Et pourtant, à y regarder de plus près, on ne peut qu'être interpellé par la place qu'occupe cette région dans l'univers européen. Avec quelque 1,5 milliards de fonds insufflés (et investis sur la période 2007-2013), l'Europe est omniprésente en Midi Pyrénées.
Et encore ne tient-on pas compte ici des programmes thématiques et autres appels à projets lancés par l'Union Européenne.
Quel peut-être l'emploi fait de cette manne? Quel rôle la Région Midi-Pyrénées est-elle à même de jouer au sein de l'Europe? Quelle est la place, à l'échelon européen, d'une région plus vaste à elle seule que huit des 27 états membres, mais qui ne compte que 2,8 millions d'habitants (sur 500 millions d'Européens)?
On pourra aisément répondre que les régions d'Europe (au nombre de 268) sont toutes appelées à jouer un rôle toujours plus important auprès des institutions européennes, et ce au-delà de l'enjeu financier que représentent les fonds européens.
En effet, l'espace européen (en gommant les frontières des Etats), permet l'émergence de blocs qui vont au delà des limites administratives des nations européennes.
Et ainsi, les voisins de Midi-Pyrénées ne sont plus seulement le Languedoc-Roussillon ou l'Aquitaine, mais bel et bien la Catalogne, les Baléares ou l'Aragon.
Ce dernier agglomérat (composé de deux régions françaises et de deux autonomies espagnoles) s'est d'ailleurs constitué en "Eurorégion-Pyrénées-Méditerranée" en 2004.
Avec la Communauté de travail des Pyrénées (CTP), qui regroupe toutes les régions espagnoles et françaises et Andorre, , l'Europe s'est choisie un organe dont l'objectif est de gérer le programme de coopération franco-hispano-andorran, dôté de 169 millions d'euros.
Cette place à part laissée aux régions trouve également sa traduction au niveau politique. Désormais, l'Europe n'hésite plus à demander leur avis aux régions relativement aux politiques qui les concernent directement ou à leur confier une partie des fonds européens.
Ainsi, Midi-Pyrénées gère près de 40% de l'enveloppe consacrée à la compétitivité ou à l'emploi. L'Europe s'affirme de cette manière comme le meilleur soutien des nouvelles formes de développement local
Thierry Cayol