Quatres jeunes musulmanes, élèves du lycée Auguste Blanqui de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) sont en passe d'être exclues de l'établissement pour leur obstination à porter une longue robe, qualifiée selon elles de "signe ostentatoire religieux" par la direction de l'établissement.
Cette menace surgit sept ans jour pour jour après le vote de la loi sur le port d'insignes religieux à l'école et est considérée par certains comme "une nouvelle affaire de discrimination".
Selon l'une des jeunes filles, qui conteste le "caractère religieux" de sa tenue, "la proviseur nous convoquées pour nous dire que si l'on ne retirait pas cette robe, on ne serait plus acceptées dans l'établissement".
Pour les quatre jeunes filles concernées, cette robe "n'est pas religieuse". Elles y voient "un costume traditionnel". "S'il était religieux, nous le porterions tous les jours, alors que nous sommes en pantalon" s'exclament-elles.
De même, les adolescentes estiment que "le voile, lui, est religieux. Nous l'enlevons à l'entrée du lycée".
Elles ont reçu depuis quelques jours l'appui de deux organisations musulmanes: le collectif palestinien Cheb Yacine et le collectif contre l'islamophobie
Un responsable de cette dernière organisation, Samy Debah, s'indigne: depuis quand une robe est-elle un signe religieux?", s'interroge-t-il. Pour lui, "c'est une position arbitraire et idéologique sur la tenue vestimentaire"
Côté enseignants, ceux du lycée Auguste Blanqui s'inquiètent de la "surmédiatisation de l'incident". Clément Dirson, directeur du SNES 93 estime "qu'il n'y a eu qu'un rappel à la loi mais il est compréhensible que ces élèves aient été choquées".
La direction du lycée se refuse à tout commentaire, tandis que le rectorat de Réteil affirme qu'il ny a "aucun problème, toutes les jeunes filles sont scolarisées normalement".
Thierry Cayol