Moins d'une semaine après la mort d'un adolescent cambrioleur tué lundi par un riverain dans les quartiers nord de Marseille, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a confié au quotidien La Provence son sentiment qu'il y avait dans la cité phocéenne "un vrai problème et un sentiment d'insécurité".
Guéant souligne qu'il y a "une baisse de la délinquance en France", mais "moindre à Marseille". Le ministre de l'Intérieur avance des chiffres pour illustrer son propos: "Depuis 2002, on enregistre un recul de la délinquance de 17% en France, mais seulement de 7% à Marseille".
Toutefois, pour lui, la police "n'est pas restée les bras croisés" face aux 40 assassinats enregistrés en deux ans et à l'augmentation de 14% en un an des atteintes à l'intégrité physique.
Concernant l'augmentation des forces de police, force est de constater que Guéant s'emmêle un peu les pinceaux. Selon lui, les 150 CRS promis en renfort par Brice Hortefeux sont bien arrivés à Marseille, mais "il arrive qu'ils soient affectés à d'autres missions".
Le problème est que les Marseillais ne les voient guère en action de sécurisation. Pas plus qu'ils ne ressentent au quotidien la présence des adjoints de sécurité (ADS) promis, eux, par Guéant lui-même. Ce dernier concède d'ailleurs que 78 ADS seulement sont arrivés en mars et que 24 autres seront là le 16 mai. 78+24 n'ont jamais fait 117, mais le ministre estime que "les promesses ont été tenues".
Et Guéant d'ajouter qu'il faut "une véritable stratégie de reconquête de la tranquilité des Marseillais" et "mener des actions systématiques contre les trafics de drogue et d'armes", comme cela a été fait en Seine-Saint-Denis.
Le ministre de l'Intérieur affirme aujourd'hui qu'il a décidé d'affecter cet été 100 fonctionnaires en police d'agglomération. A ne surtout pas confondre avec la police de proximité "mise en oeuvre par la gauche et qui fut un échec sans pareil, qui a abouti à l'explosion de la délinquance".
Thierry Cayol
commenter cet article …