On le dit volontiers "transparent", "passif", on lui reproche d'avoir "le charisme d'une huitre", d'être "l'homme invisible". Le Sud-Coréen Ban Ki-moon, 67 ans, n'en a pas moins été réélu à l'unanimité (il était le seul candidat) secrétaire général de l'ONU pour un second mandat.
Au cours de la conférence de presse qui a suivi son élection, l'homme s'est montré aussi falot que d'habitude, s'exprimant dans un anglais basique et consultant ses notes à chaque question.
Orateur très moyen, à peine audible, Ban Ki-moon préfère les négociations en coulisses aux déclarations fracassantes. C'est peut-être pour cela qu'on ne l'a jamais entendu évoquer la situation des droits de l'homme en Chine, au Sri Lanka ou en Birmanie.
Tout n'est pourtant pas noir chez cet homme qui a obtenu quelques succès en Afrique, et notamment en Côte d'Ivoire ou au Soudan. Mais il peine encore à sortir l'ONU du bourbier somalien.
Au Proche-Orient, les choses n'ont pas beaucoup évolué depuis que le secrétaire général de l'ONU est en charge du dossier.Tout au plus a-t-il obtenu, en 2009, un cessez-le-feu lors de l'opération Plomb Durci menée par les Israëliens à Gaza.
Depuis le déclenchement du "printemps arabe", Ban Ki-moon a un peu redoré son blason. Il s'est rangé du côté des manifestants en condamnant les actes de répression en Egypte, à Bahrein, au Yemen et en Syrie. Il a en outre salué les réformes constitutionnelles entreprises au Maroc.
Il reste encore beaucoup de dossiers à traiter et, qui sait, peut-être l'homme invisible se transformera-t-il en Super-héros...
Thierry Cayol