Très vite occulté par les primaires socialistes, le résultat des élections sénatoriales et le basculement historique à gauche de la Chambre haute auraient peut-être mérité que l'on se penche un peu plus sur leurs conséquences à l'échelon local.
A Marseille, en tout cas, la donne à droite pourrait être sensiblement modifiée et le scénario bien établi dans la perspective des municipales de 2014 quelque peu perturbé.
Les choses semblaient pourtant acquises: Jean-Claude Gaudin devait renoncer à sa propre succession et laisser la place à Renaud Muselier. Oui mais voilà, cela impliquait que Gaudin soit en mesure de réaliser son vieux rêve: devenir président du Sénat.
Cette perspective ne semble plus aujourd'hui d'actualité, et il se murmure que Gaudin pourrait finalement se résoudre à briguer un nouveau mandat. D'autant qu'il est bien plus à même que Muselier, très marqué à droite, de rassembler un front républicain face à la montée du Front National et à la probable candidature de l'avocat "mariniste" Gilbert Collard.
Bien qu'honni par ses confrères de tous les barreaux de France, celui-ci "passe bien" à Marseille, sa ville, où il n'est pas perçu comme un extrémiste pur et dur (rappelons que Collard n'est pas encarté au FN, où il fait figure de modéré).
Face à une gauche en pleine déconfiture (voir la récente affaire Guerini), et sans espoir pour le peu populaire Muselier de conserver la mairie à la droite républicaine, Gaudin apparaît bel et bien comme le seul à pouvoir réunir les suffrages dees Marseillais et battre le FN.
Thierry Cayol