Mieux que n'importe quel sondage, l'élection dimanche des sénateurs et le possible basculement à gauche de la Chambre haute s'annoncent comme un véritable test grandeur nature, à sept mois de l'élection présidentielle.
Certes, les 348 sénateurs (dont 170 sont concernés par cette élection) ne sont pas désignés au suffrage universel, mais par 71.000 grands électeurs, élus locaux.
Et il ne faut pas s'y tromper, ceux-ci sont avant tout porteurs des préoccupations de leurs propres électeurs (fermeture de classes ou de bureaux de poste, manque de financement de la politique sociale...)
Une victoire de la gauche dimanche serait un véritable coup de bambou pour la droite, qui a, historiquement fait du Sénat "sa" maison. Et pour la première fois, le "séïsme" (redouté en ces termes par le président UMP Gérard Larcher lui-même) se profile. En effet, la gauche contrôle 20 régions sur 22 et 60% des conseils généraux.
Pour autant, les choses ne sont ni aussi simples, ni jouées d'avance. Car si l'UMP est plus désunie que jamais, la gauche n'est guère mieux lotie dans certains départements qui risquent, eux, de passer à droite. C'est notamment le cas du Val d'Oise, de l'Essonne, du Morbihan ou encore du Loiret.
Thierry Cayol