MARSEILLE: LE FN SUR LE PIED DE GUERRE

A l'en croire, le Front National s'apprêterait à faire une véritable razzia aux cantonales à Marseille, où les candidats lepénistes n'hésitent pas à laisser entendre qu'ils seront partout  en première, voire en seconde position au second tour des élections qui doivent se dérouler dans l'ensemble des onze cantons renouvelables (sur 25) que compte la ville. Stéphane Ravier en est en tout cas persuadé. Le porte-parole des candidats lepenistes le clame haut et fort: "dans tous les cas, nous serons devant l'UMP"!

La droite classique (qui détient trois des onze cantons concernés) apparait en effet comme le principal adversaire du FN, davantage en tout cas que le PS, qui défend huit cantons où il est partculièrement implanté. Citons par exemple celui de Marius Masse (ex-canditat aux minicipales face à Jean-Claude Gaudin) et celui de  Michel Pezet(ancien président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur -PACA)

Tous deux n'ont que faire de la menace fasciste, et se préparent plutôt à affonter au second tour un candidat soutenu par l'UMP.

Stéphane Ravier rappelle toutefois que Marseille est un vivier de voix pour le parti de Marine Le Pen. En mars 2008, 23% des Marseillais ont  voté pour les candidats du FN. Ce qui n'a pas perturbé outre mesure UMP et PS, qui ont raflé les quatorze cantons alors concernés.

En outre, la plupart des candidats présentés par le FN sont pour la plupard d'illustres inconnus (cinq seulement détiennent un mandat local). Or, il est avéré que les élections cantonnales sont les plus "personnalisées". On ne vote pas essentiellement pour un parti, mais davantage pour une femme ou pour un homme qui  a fait ses preuves.

Certes, Marseille a  offert  22,75% à Le Pen aux dernières régionales. Mais la loi qui régit les élections cantonales stipule qu'il faut avoir passé les 12,5% d'inscrits au premier tour pour pouvoir prétendre  participer  au second .

En conséquence, étant donné le nombre supposé important d'abstentions au moins 50% selon les prévisionnistes), il faudrait aux candidats du FN (et aux autres d'ailleurs) dépasser les 25% de suffrages exprimés. Et il y a de fortes chances pour que cette loi prive les lepénistes de faire leur entrée au Conseil général des Bouches-du-Rhône (où, rappelons-le, aucun élu du FN  n'a jamais mis les pieds)

La vraisemblable déroute annoncée des candidats frontistes, tient donc en grande partie à une loi dont on vient à se demander si elle n'a pas été votée pour s'assurer que les fachos ne viendraient se poser en trublions lors d'une élection triangulaire ...

Reste que Stéphane Ravier n'en démord pas: outre cette loi "antidémocratique" dans laquelle il voit  une "manipulation" et une "tyrannie"; il estime que le Front National "est le seul qui a le vent en  poupe (...) c'est 'UMP qui sera la victime de l'abstention .

Et de conclure, dans une envolée lyrique à l'adresse des déçus du socialisme, nous seuls tendons la main aux électeurs"...

Thierry Cayol