La décision, rendue publique le 5 mai, d'Olivier Besancenot de ne pas être candidat en 2012 met le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) dans l'embarras, et c'est le moins qu'on puisse dire.
Car il faut bien le dire, le facteur de Neuilly a pris tout le monde de court au sein de l'ex-LCR et personne n'a songé un seul instant à préparer un successeur capable de rafler les 4,25 et 4,08% recueillis par Besancenot lors des deux dernières élections présidentielles.
Quelques petits détails auraient pourtant dû alerter les militants. Tout d'abord, la décision de Besancenot de céder sa place de porte-parole en mars dernier. Et puis ces petites phrases de l'intéressé affirmant tour à tour qu'il ne souhaitait pas "prendre un abonnement à l'élection présidentielle", qu'il ne comptait pas "être l'éternel candidat d'extrème-gauche", et que "le NPA ne doit pas avoir de leader professionnel".
Si le charme juvénile de Besancenot est pour beaucoup dans les relatifs succès du NPA en 2002 et 2007, le nouveau candidat (qui sera désigné en juin prochain) n'est même pas sûr d'obtenir les 500 signatures nécessaires pour être présent en 2012.
Excluant d'emblée tout rapprochement avec le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon, le NPA n'aura pas, loin s'en faut, la partie facile. Et ce même si Besancenot se dit prêt à s'impliquer dans tous les combats à venir de son parti.
Thierry Cayol (avec Politis)