Pour une fois, je ne parlerai ni d'Egypte, ni de Tunisie, ni de la dérive sarkozienne,ni de toutes ces choses qui rendent notre actualité pour le moins angoissante et, disons-le, parfois insupportable .
Cette fois, c'est en mer que je veux vous emmener, à bord des navires de la Société Générale de Transports maritimes (SGTM) qui, riche d'une imposante flotille a parcouru un siècle durant les océans.
Mon arrière-grand-père, Baptistin-Marius de son prénom, est l'un des fleurons de cette compagnie, même si ceux qui l'ont cotoyé l'ont le plus souvent dépeint comme un fou sanguinaire, du moins comme un véritable tyran.
Né le 10 mai 1865 à Bandol. d'un père matelot et quasi-absent, Joseph-Marie et d'une mère, Iphigénie-Louise, disparue en lui donnant la vie.
Confié par son père à sa belle famille, en Italie, Baptistin, allait vite se réveler comme un voyou à la petite semaine et un bagarreur de première. Aucune poubelle ne lui résistait, pas plus qu'un cacoù ne résistait à ce gamin qui ne payait pas de mine.
Rentré au bercail, sans doute làs de la rue et des bagarres Baptistin opta pour la voie que lui avait tracée son père. Il serait marin. Mais pas pour faire du cabotage près des côtes méditerranéennes. Non, lui voulait voir le Monde, traverser les océans....
Il s'incrit donc au Quartier de Toulon. le 17 juillet 1878 La description que l'on en fait alors est éloquentente: le novice a treize ans, il est blond, porte une cicatrice au front (souvenir d'Italie), surtout, il mesure... 1,40 mètre. Une véritable terreur, quoi !
Les premières années, le temps de s'imposer, Baptistin alterna les postes de novice et de matelot, à bord de navires en leur temps prestigieux, comme la Jeanne-Arc, le Scotia ou l'Auréole, entre autres.
En 1883, le novice devint matelot au long cours. Baptstin voulait voir de grandes étendues, il n'allait pas tarder à être sevi. C'est ainsi que, de 1883 à 1885, Baptistin connut ses premières vraies émotions sur les mers du globe, toujours avec la SGTM, qui ne le lachait pas et n'allait d'ailleurs plus le lacher.
La consécration vint en 1894. La SGTM le propulsa,à 29 ans, capitaine au long cours. Son signalement à l'époque lui attribuait 1m525 (il avait donc -un peu- grandi). Pour le reste, rien n'avait beaucoup changé, si ce n'est sa cicatrice, qui s'était résorbée. Marin bizarre mais acharné au travail, il reçut en 1913 la mdaille d'honneur des marins de commerce.
Et en tant que capitaine ou second, il parcourut encore l'Océan Atlantique à bord de dizaines de navires de la SGTM, parmi lesquels Les Alpes,Le Nivernais, l'Algérie ou encore le Franche-Comté et le Lorraine.
Baptistin mit fin à sa carrière en 1923, après trois ultimes traversées à bord du Mont-Cenis .
Ecellent marin Baptistin-Maius ne loupait pas une occasion de se faire remarquer. Il tyrannisait ses hommes et la légende veut qu'après une altercation entre le capitaine Cayol et son matelot de père, Batistin avait balancé son père par dessus bord.
Au demeurant,il savait faire montre d'affection. Ainsi, il élevait dans sa cabine un animal de compagnie. Et quel animal ! un lapin! et lorsque l'on sait que le seul terme"Lapin" est banni à bord des navires, on a une idée du provocateur né qu'était Baptistin.
Et cet esprit de provocation l'a accompagné jusque dans la mort. Un beau jour de mai 1938, Baptistin, qui était un farouche navigateur mais un piètre piéton ignorant tout du Code de la route, s'avisa de traverser la Canebière à Marseille.
Une brave dame lui faisant remarquer que ce n'était pas encore aux piétons de traverser, Baptistin, ni une ni deux, s'engagea sur la voie et voyant qu'une voiture circulait à vive allure, il s'écria "ce sera elle ou moi"
Et ce fut lui...
Si vous aussi vous connaissez des anecdotes du même acabit, n'hésitez pas à les entrer dans le blog !
Rappel http://pourunevraiegauche.over-blog.com
Thierry Cayol